Les élus ont récemment tenu conseil. L'occasion d'aborder l'espace test agricole porté par l'Agglo et plusieurs collectivités et qui concerne une ferme basée à Ouches.
Dans le cadre du travail pour développer les productions maraîchères de proximité, Roannais Agglomération s'est engagée dans la création d'un espace test agricole (ETA) sur le Roannais et plus spécifiquement en investissant dans l'acquisition et l'aménagement d'un lieu test : la ferme des Millets à Ouches. Ce site pourra accueillir en test deux entrepreneurs à l'essai (EAE) en maraîchage et un en élevage.
Roannais Agglomération est à l'initiative de cette opération, en partenariat avec le Pôle d'équilibres territoriaux et ruraux Roannais Pays de Rhône-Alpes (PETR), la commune de Ouches, le lycée de Chervé, l'association regroupant les agriculteurs bio de Rhône-Alpes, l'Addear (association ayant pour objet le développement et le maintien de l'emploi en milieu rural) et Vivre Bio en Roannais.
La création de l'association permettra de gérer la ferme des Millets à Ouches (statut d'exploitant agricole, couveuse d'activité, accompagnement…).
Un projet de statuts a été élaboré. La commune adhère à l'association « Espace test agricole Roannais » qui aura pour nom « Étamine, de la terre à l'assiette en Roannais ».
Des producteurs de l'association Vivre Bio en Roannais, en collaboration avec l'ARDAB (Agriculteurs bio de Rhône et Loire), étaient présents au Forum Mirose à l'occasion de la semaine nationale « Bio et local, c'est l'idéal ».
« La présence de plus de 25 producteurs roannais aujourd'hui a permis de sensibiliser le grand public à l'agriculture biologique, de faire déguster des produits issus de l'agriculture bio locale et d'encourager les jeunes à s'installer en agriculture bio », ont déclaré de concert Isabelle Janin, co-présidente de l'association « Vivre Bio en Roannais » et Colette Roussel, secrétaire.
Kamel Ouazani, propriétaire du Forum Mirose et militant dans l'âme pour le développement d'une agriculture biologique, a souligné l'importance de faire du commerce autrement. « Il est primordial de donner du sens à nos achats » conclut-il. Cet événement a séduit bon nombre de Roannais sensibilisés à la protection de l'environnement, à la santé et à l'alimentation.
Loire Des citoyens se mobilisent pour mettre en avant le fleuve, avec de multiples animations proposées, dans un esprit de partage et de solidarité.
Bien sûr, l'objectif de l'association Loire Fleuve fertile, est de mettre en avant ce fleuve, « en construisant une vitrine assez longue de Balbigny au Brionnais », dixit le président Michel Plumereau. Mais sa « philosophie » est aussi d'« apprendre à vivre ensemble, à partager », des plus jeunes à ceux qui le sont nettement moins. Durant cinq jours, tout le monde est invité à parcourir un bout de chemin, pique-niquer, ou bien passer la soirée ensemble, au rythme de multiples animations programmées (lire ci-dessous).
Dans cet état d'esprit de partage, plusieurs associations solidaires ont été invitées à être de la partie. "Vivre bio en Roannais" va carrément se déplacer avec une mini-ferme déplacée en ville, au port de Roanne, le samedi. Le dimanche, à Mably, Pollens présentera son travail pour favoriser l'alimentation de proximité en allant plus loin que les Amap (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) et groupements de producteurs. Le comité départemental de pêche sera aussi de la partie, tout comme L'Engrenage, café associatif de Charlieu, qui viendra avec ses jeux en bois l'après-midi.
L'autre aspect de l'événement (ou plutôt des multiples événements organisés durant cinq jours) est de sensibiliser le grand public, et notamment la population locale, à l'intérêt du fleuve Loire auprès duquel elle vit sans y faire forcément attention. La jeune et pétillante Emmanuelle, en stage auprès de l'association, va d'ailleurs en profiter pour sortir la caméra et prendre des images durant ces cinq jours. Son objectif : « Faire une vidéo jeune et "punchy" qui sera mise à disposition de tous ceux qui veulent faire parler du territoire. »
Promouvoir un tourisme durable le long du fleuve Loire, tel est l’objectif de l’opération. Cinq jours de randonnées accompagnées sont programmés début juin entre Balbigny (42) et Marcigny (71) avec des animations tout au long du parcours. Mise en bouche…
», l'idée est bien de faire de nouveau la démonstration qu'un tourisme durable s'appuyant sur les itinérances douces est possible sur ce territoire. À pied, en vélo, en canoë ou encore en joëlette, l'objectif est en effet de faire découvrir la richesse du territoire ainsi traversé et les possibilités d'un tourisme vert et durable axé sur les déplacements doux.
L'édition 2015 constituera la troisième étape vers un chemin des bords de Loire de l'Ecopôle du Forez à l'Observaloire de Digoin. Localement, rendez-vous est pris du 3 au 7 juin prochains. Cette opération portée par l'association Fleuve Loire fertile se déroulera en collaboration notamment avec Vivre Bio en Roannais et aussi diverses associations et organismes sportifs, chacun partageant la volonté de faire découvrir un cadre exceptionnel, le bien vivre et les habitants et acteurs de l'économie locale… Le tout à un rythme apaisé bien sûr !
Demandez le programme…
Mercredi 3 juin, le départ sera donné de Balbigny à 9 heures avec une arrivée prévue à Pinay à 18 heures. Jeudi 4 : départ de Saint-Jodard à 9 heures et arrivée à Cordelle à 18 heures (base d'aviron). Vendredi 5 juin : les participants rallieront Cordelle à 9 heures à Commelle à 18 heures. Une journée qui sera ponctuée d'un spectacle humoristique à 21 heures. Ce jour-là, des randonnées et animations seront aussi prévues à Anzy-le-Duc et à Semur-en-Brionnais. Samedi 6 juin, c'est du port de Roanne que le départ sera donné à 9 heures avec cette fois la possibilité de faire une descente en canoë (sur réservation). De nombreuses visites et animations seront aussi proposées comme la présence de l'association Vivre Bio en Roannais. Cette année, les fermes viendront à la rencontre du public au port avec un programme riche et varié : marché bio des producteurs, présences d'animaux de la ferme, ateliers, casse-croûte, conférences et repas le soir avec une guinguette. Dimanche 6 juin, c'est à la Gravière aux oiseaux de Mably que les activités s'enchaîneront (randonnées, descentes en canoë encadrées, ateliers et spectacles familiaux).
Lundi 9 mars, le cinéma Espace Renoir, à Roanne, accueillait le cinéaste Jean-Paul Jaud. Ce dernier présentait « Libres ! » son dernier long-métrage, sortie le 11 mars. Quatre ans, jour pour jour, après la catastrophe de Fukushima. Un film sonnette d’alarme, plaidoyer pour enfin sortir du nucléaire.
Libres ! dresse un portrait croisé de groupes d’enfants : en France, une dizaine d’entre eux suit un stage Musique et nature en Charente-Maritime, à une vingtaine de kilomètres à peine de la centrale nucléaire du Blayais. Au Japon, où à Fukushima la vie s’est arrêtée, créant une population rejetée, exclue, mue dans sa solitude radioactive. Au Danemark enfin, où sur l’île de Samso, déclarée 100 % renouvelable, un autre futur énergétique semble possible.
Militant, le cinéma de Jean-Paul Jaud l’est assurément. Mais ce qui frappe dans Libres ! c’est surtout sa poésie et la lueur d’espoir qu’il suscite. « Ce film, je l’ai fait pour les enfants », note le réalisateur. « Ils auront un rôle à jouer », poursuit-il, persuadé que le cinéma engagé peut permettre aux spectateurs d’ouvrir les yeux sur « ce qu’on va laisser aux générations futures » et comment préparer la transition. « De toute façon, on sera obligé de faire des économies d’énergies. De gré ou de force. Autant le faire volontairement. »
« On sera obligé de faire des économies d’énergies »
Convaincu par les énergies renouvelables, le cinéaste écolo, qui a commencé sa carrière chez Canal + comme réalisateur de matches de foot, décrète ici l’état d’urgence, souhaite un réveil des consciences, plaide pour une énergie « bien public » et en appelle à la responsabilité de chacun. « Il faut dire non ! Si on ne dit pas non, c’est qu’on dit oui », clame-t-il.
Son discours a semble-t-il convaincu les Roannais, venus en masse assister à l’avant-première. Dans une salle comble, ils ont ainsi pu échanger avec le documentariste. « C’est pour ça que j’accompagne mes films. Le cinéma a un rôle important à jouer, estime Jean-Paul Jaud. Pour changer les choses, il faut se parler ».
Ce principe semble aussi habiter les associations roannaises (*) à l’origine de ce rendez-vous. Réunies sous la forme d’un collectif autour de valeurs communes, une quinzaine de structures ont décidé depuis peu d’unir leurs forces. « On faisait nos petits événements dans notre coin, mais à plusieurs, on est plus fort », atteste Colette Roussel, de Vivre bio en Roannais. Le groupe devrait ainsi, à l’avenir, organiser de nombreux événements de concert et est bien décidé à profiter de cette dynamique pour que chacun apprenne des autres.
Feront-ils revenir Jean-Paul Jaud ? « Je suis président d’honneur d’une association Roannaise (Vivre bio en Roannais - Ndlr), vous n’avez pas fini de me voir », sourit-il.
Etienne Chaize
> Projection du film à Tarare, au cinéma Jacques Perrin, vendredi 20 mars à 20 heures, en présence de Jean-Paul Jaud.
> Reprise à l’Espace Renoir à Roanne à partir du 8 avril.
> Critique du film à découvrir dans Le Pays Roannais début avril.
(*) ATTAC en Roannais, Collectif roannais Stop Tafta, Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), Terre solidaire, Comité relais France libertés, Entrepote, Espoir santé harmonie, Fleure Loire fertile, Lay t'Motiv, Loire en transision, Noetika, Polyculture et Vivre Bio en Roannais.
Une quinzaine d'exploitants agricoles se sont renseignés sur l'aide au diagnostic de conversion au bio proposée par la communauté de communes du Pays d'entre Loire et Rhône.
La proposition est simple. La CoPLER finance, en partie, le diagnostic de conversion à l'agriculture biologique (AB) pour dix exploitants de son territoire. Pas d'obligation de mener la mutation à son terme, il s'agit là « d'une étude de faisabilité ». Pas de remboursement si la ferme ne peut pas se mettre au bio. Car bien évidemment – la phrase sera répétée à plusieurs reprises lors de la réunion –, « tout le monde ne peut pas procéder à la conversion ».
Malgré ce constat, une quinzaine d'agriculteurs dits « conventionnels », sur les 320 que compte la CoPLER, sont venus se renseigner lundi après-midi. L'offre d'évaluation des conditions de conversion à l'AB intéresse. Dans la salle, les questions fusent. Le but est de savoir si le passage au tout biologique est rentable, pas trop contraignant. Face à eux, Sandrine Malzieu de l'Ardab (*), Stéphane Babe de la chambre d'agriculture de la Loire et Jean-Marc Giraud, vice-président de la CoPLER. Mais également deux paysans ayant procédé à la mutation de leurs exploitations, Isabelle Janin en 1992 et Marc Dumas en 2009.
« Il faut apprendre à faire confiance à son troupeau, à sa pâture »
Pour eux, il est avant tout question d'autonomie alimentaire, de réduction d'achats des intrants, d'adaptation technique. De « prise de risque » aussi. Car Marc Dumas, éleveur de laitières croisées Holstein, Montbéliarde et Rouge suédoise à Saint-Symphorien-de-Lay, l'admet : « Rien n'est figé. Il faut apprendre à faire confiance à son troupeau, à sa pâture, le raisonnement est autre. Je teste beaucoup depuis ma conversion. » Un aveu qui ne manque pas de faire réagir dans la salle. « C'est vrai que tu passes plus de temps dans ton tracteur, ça te fait polluer autrement, non ? », lui lance un agriculteur, un brin sceptique. Marc Dumas en convient : « C'est vrai que je brûle plus de gazole mais je me rattrape sur la rotation des cultures et je n'ai plus de résidu au sol ». Et économiquement, « comment tu t'en sors ? », abonde un autre exploitant. Là encore, en toute honnêteté, l'éleveur bio concède que « la phase de conversion (de deux ans, NDLR) n'a pas été évidente mais aujourd'hui, mon excédent brut d'exploitation progresse. Le rapport est intéressant dans la mesure où je n'achète quasiment plus d'aliment ».
Viennent ensuite les interrogations primordiales sur les débouchés qu'offre le système. « Il en existe autant en circuit long qu'en court », rassure Isabelle Janin, qui valorise 80% de sa production, entre autres de viande de mouton et de vaches limousines, en vente directe depuis Fourneaux. « Mais quelle est la part du consommateur prête à faire une autre démarche que celle de pousser son caddie dans un hyper ? », insiste un participant. « Le vivier de consommateurs existe, témoigne encore Isabelle Janin. Après, pour le relancer, il faut créer une nouvelle dynamique, communiquer sur ce qu'on produit pour réapprendre aux gens à manger autrement et local. »
Des explications rassurantes et constructives visiblement, puisque deux paysans au système conventionnel se sont annoncés intéressés par le diagnostic en fin de réunion. Les autres ont tout 2015 pour se manifester auprès des services de la CoPLER.
« Le bio ne doit pas exister en dénigrant le conventionnel? »
Parmi les agriculteurs présents à la rencontre, certains se sont inquiétés de « l’opposition » entre les agricultures. « Le bio ne doit pas exister en dénigrant le conventionnel, comme cela a parfois été le cas », a dénoncé un participant. « Il y a de la place pour les deux systèmes », l’ont rassuré Isabelle Janin et Marc Dumas, dont les exploitations sont certifiées AB. « On n’est pas fermés ni sectaires, on travaille avec des conventionnels et on sait, de toute façon, que tout le monde ne peut pas produire ni acheter bio », ont-ils ajouté. L’Ardab(*), la Chambre d’agriculture et la CoPLER ont abondé en leur sens, en précisant qu’ils ne visaient pas « forcément 100% de conversions » pour le territoire mais le bien « 100% de réussite » des mutations vers le bio. Une nuance d’importance.
(*) Ardab : groupement des agriculteurs bio de la Loire et du Rhône.
« Proposer une alimentation saine, de proximité et accessible à tous » : tel est, depuis le départ, le fer de lance de l'association Vivre Bio. Plus que jamais, cette structure reste mobilisée pour défendre ses valeurs et sensibiliser les consommateurs.
Sur tous les fronts ou presque : auprès des enfants via notamment les cantines collectives, des seniors à travers les maisons de retraite mais aussi des familles… Vivre Bio en Pays Roannais, forte de 130 adhérents, explique et défend inlassablement auprès du plus grand nombre les vertus du bio, et au-delà l'intérêt écologique, économique et social des circuits courts. « Il faut donner aux consommateurs les informations, comme sur les différents labels », insistent les responsables. De nombreuses actions vont de nouveau être menées en ce sens ces prochains mois. Estivales Bio bien sûr, mise en place de panneaux de randonnées, interventions dans le cadre scolaire… « En 3 ans, 2.500 enfants sont déjà passés par une des fermes du réseau » se félicite la coprésidente Isabelle Janin. De bon augure pour l'association qui souhaite, parmi ses priorités, offrir aux jeunes générations « une alimentation respectueuse de leur santé et de l'environnement ».
Combien ? En 2003, 17 producteurs bio étaient référencés et l'agriculture biologique représentait 0,8 % de surfaces sur le Roannais, d'après Isabelle Janin. « 10 ans plus tard, nous sommes 68 producteurs pour 4 % de surface. […] Il nous faut poursuivre cette dynamique enclenchée ».