Lors de notre assemblée générale du 14 mars 2023, notre co-présidente nous a présenté son rapport moral (dans les chaussettes) sur l'année 2022.
Une année morose pour les producteurs bio.
Les aléas
climatiques : gel, grêle, sécheresse…
L’inflation qui
entraîne une baisse de la consommation alimentaire.
Des nouveaux labels
qui mettent la confusion chez les consommateurs.
Des aides PAC et de
l’Etat insuffisantes.
Par exemple, face à
la crise du Bio, l’Etat propose une aide de 10 millions d’euros
soit 160 € / ferme (58.000 fermes au niveau national). Décision
méprisante envers les producteurs bio.
La création du
label HVE, en lien avec la FNSEA, pour satisfaire aux exigences de la
loi Egalim est contraire au droit français. (Source FNAB) :
La loi française
indique depuis 2011 que le label HVE doit récompenser des modes de
productions respectueux de l’environnement. Des études produites
par l’office Français de Biodiversité ont démontré que le
contenu du label HVE n’est pas plus exigeant que la moyenne des
pratiques agricoles françaises. Le respect des règles
environnementales de la PAC n’est pas exigé, mais plus grave,
l’utilisation des engrais et pesticides de synthèse
particulièrement néfastes pour l’environnement reste autorisée.
Ainsi, des aliments
ayant été produits avec des substances perturbatrices du système
endocrinien, pouvant être cancérigènes, des produits polluants des
eaux, ou ayant des effets délétères pour la biodiversité restent
autorisés. Plutôt étrange pour une mention qui prétend être de
Haute Valeur Environnementale.
Pourtant les alertes
auprès du gouvernement ne manquent pas : la Cour des Comptes,
dans un rapport en 2022, dénonce le manque de soutien à
l’agriculture bio, alors qu’elle répond d’après elle
totalement aux enjeux d’environnement et de climat. De leur côté,
un collectif d’associations (Que choisir, Générations futures,
Agir pour l’environnement, la FNAB, réseau entreprises
agroalimentaires BIO, Bio-consommateurs, réseau Environnement Santé)
attaque en justice le label HVE comme « tromperie auprès des
consommateurs ».
Que les pouvoirs
publics, emboîtant le pas de la FNSEA, vantent une diversité des
formes d’agriculture, pourquoi pas… mais alors pourquoi torpiller
et mettre des bâtons dans les roues aux dynamiques de développement
et d’innovation du bio si ce n’est par idéologie ?
D’autant plus que, jusqu’à preuve du contraire, la bio est une
des formes d’alimentation les plus à même de répondre aux
problématiques actuelles : plus résiliente par rapport aux
incertitudes économiques car consommant peu d’intrants provenant
du pétrole et du gaz, renforcement des capacités des écosystèmes,
lutte contre le changement climatique par des pratiques moins
émettrices de gaz à effet de serre.
Espérons que cette
année les pouvoirs publics, pour reprendre leurs expressions
favorites, feront preuve de responsabilité et de pragmatisme et
changeront leur fusil d’épaule à l’égard du bio car on assiste
actuellement à une baisse des conversions voire à des arrêts de
production en bio. Il faut que cela cesse.
Pourtant, du côté
des producteurs, on ne baisse pas les bras. Dans la volonté de se
démarquer de ces pseudo labels, Agribio Rhône et Loire nous a
présenté lors de la réunion PAT, les améliorations liées à la
charte AB par la FNAB concernant le volet social, la biodiversité,
le bien-être animal qui n’étaient pas assez présents dans la
charte européenne. Cela passera par une nouvelle charte et un
nouveau logo apposé aux logos bio.
Au sein de nos
organisations AB, nous demandons aussi du soutien aux fermes et à
leur trésorerie, des campagnes de communication et bien sûr ,
l’augmentation de la quantité de bio en restauration collective
sous réserve que le consommateur soit rémunéré correctement.
Sur notre territoire
vous avez pu constater lors de la présentation de notre rapport
d’activités que l’on ne baisse pas les bras non plus au sein de
Vivre Bio :
Par des actions
de sensibilisation et communication pour mettre en exergue
l’agriculture biologique, son utilité à la société et à son
environnement et faire en sorte qu’elle soit accessible à tous.
Par le soutien
à des filières bio (maraîchage et lait actuellement) avec AGRIBIO
Par l’appui à
des productions peu présentes sur nos fermes et l’aide à la
diversification (fruits).
Par
l’implication dans les instances Roannaises, les collectivités,
en étant force de proposition.
Par
l’investissement dans l’accompagnement de nouveaux porteurs de
projet en AB dans notre territoire.
Par notre
engagement auprès du lycée de Chervé et d’autres organismes de
formation.
Par nos
propositions pour la restauration collective.
Par des
partenariats divers et nombreux pour devenir une force lobbyiste
roannaise.