17 mars 2016

Une soirée organisée pour débattre du devenir de l’agriculture

Jeudi 17 mars 2016
Isabelle Janin, fondatrice de « Vivre bio en Roannais », Pascale Beaux et Christophe Miolan, professeurs au lycée Chervé, Kamel Ouazani, directeur de Forum Mirose, et à l’arrière-plan Philippe Blanchin, patron du bar « Les Dézingués ». © Photo Christian verdet
Mardi 15 mars en soirée, différents acteurs de la filière agricole et des consommateurs concernés se sont réunis aux « Dézingués », place du marché, pour échanger leurs idées.
Une initiative intéressante que celle lancée conjointement par « Vivre Bio en Roannais », Forum Mirose, le lycée agricole de Chervé et le bar « Les Dézingués ». Partie du thème initial du débat, « Alimentation et agriculture, un atout pour le Roannais », la quarantaine de participants a vite orienté la question sur « Quel agriculture voulons-nous ? ».

« C'est une révolution ! »
Il faut dire que Kamel Ouazani, patron de Forum Mirose, avait introduit la soirée de façon très militante : « Nous sommes tous ici contre Monsanto, la malbouffe et les expulsions de paysans. Nous voulons sortir du papier mâché intellectuel qu'on nous sert. »

Isabelle Janin, cofondatrice de « Vivre bio en Roannais » a affirmé au public que « l'agriculture bio ça marche ; de plus en plus de paysans sont en conversion. On parle beaucoup de la crise, en ce moment, peut-être est-ce une solution ? » Mais, rançon du succès, Isabelle Janin est obligé de constater que le nombre de conversions fait que les aides à l'agriculture bio n'augmentent pas. Pire, les agriculteurs bio installés depuis 10 ans n'ont plus d'aides du tout.

Kamel Ouazani a repris la parole pour expliquer que ce qui était en train de se passer était « une révolution, car dès que l'on sort du système établi, que l'on est plus des moutons, que l'on choisit son mode de consommation, c'est une révolution. Les premiers agriculteurs bio ont essuyé les plâtres, mais ils nous ont montrés comment nous avions été dépossédés de notre alimentation. Nous sommes heureusement à l'orée d'une nouvelle société.

Ces propos ont été tempérés par un intervenant, agriculteur conventionnel, qui a apostrophé les enseignants de Chervé en leur expliquant qu'il fallait arrêter de « dispenser des cours comme il y a 20 ou 30 ans. On peut vivre avec 50 hectares au lieu de 400. Quand je vois les emprunts que les gamins se mettent sur le dos, je me dis qu'ils vont au suicide ! »

Christophe Miolan a répondu que « ça changeait », mais qu'il n'était pas simple de faire évoluer les mentalités. En premier lieu, celles de la profession,à savoir notamment les chambres d'agriculture. »

Christian Verdet.