Mercredi 11 mars 2015 |
Jean-Paul Jaud à l'Espace Renoir. © Photo : Etienne Chaize |
Lundi 9 mars, le cinéma Espace Renoir, à Roanne, accueillait le cinéaste Jean-Paul Jaud. Ce dernier présentait « Libres ! » son dernier long-métrage, sortie le 11 mars. Quatre ans, jour pour jour, après la catastrophe de Fukushima. Un film sonnette d’alarme, plaidoyer pour enfin sortir du nucléaire.
Libres ! dresse un portrait croisé de groupes d’enfants : en France, une dizaine d’entre eux suit un stage Musique et nature en Charente-Maritime, à une vingtaine de kilomètres à peine de la centrale nucléaire du Blayais. Au Japon, où à Fukushima la vie s’est arrêtée, créant une population rejetée, exclue, mue dans sa solitude radioactive. Au Danemark enfin, où sur l’île de Samso, déclarée 100 % renouvelable, un autre futur énergétique semble possible.
Militant, le cinéma de Jean-Paul Jaud l’est assurément. Mais ce qui frappe dans Libres ! c’est surtout sa poésie et la lueur d’espoir qu’il suscite. « Ce film, je l’ai fait pour les enfants », note le réalisateur. « Ils auront un rôle à jouer », poursuit-il, persuadé que le cinéma engagé peut permettre aux spectateurs d’ouvrir les yeux sur « ce qu’on va laisser aux générations futures » et comment préparer la transition. « De toute façon, on sera obligé de faire des économies d’énergies. De gré ou de force. Autant le faire volontairement. »
« On sera obligé de faire des économies d’énergies »
Convaincu par les énergies renouvelables, le cinéaste écolo, qui a commencé sa carrière chez Canal + comme réalisateur de matches de foot, décrète ici l’état d’urgence, souhaite un réveil des consciences, plaide pour une énergie « bien public » et en appelle à la responsabilité de chacun. « Il faut dire non ! Si on ne dit pas non, c’est qu’on dit oui », clame-t-il.
Son discours a semble-t-il convaincu les Roannais, venus en masse assister à l’avant-première. Dans une salle comble, ils ont ainsi pu échanger avec le documentariste. « C’est pour ça que j’accompagne mes films. Le cinéma a un rôle important à jouer, estime Jean-Paul Jaud. Pour changer les choses, il faut se parler ».
Ce principe semble aussi habiter les associations roannaises (*) à l’origine de ce rendez-vous. Réunies sous la forme d’un collectif autour de valeurs communes, une quinzaine de structures ont décidé depuis peu d’unir leurs forces. « On faisait nos petits événements dans notre coin, mais à plusieurs, on est plus fort », atteste Colette Roussel, de Vivre bio en Roannais. Le groupe devrait ainsi, à l’avenir, organiser de nombreux événements de concert et est bien décidé à profiter de cette dynamique pour que chacun apprenne des autres.
Feront-ils revenir Jean-Paul Jaud ? « Je suis président d’honneur d’une association Roannaise (Vivre bio en Roannais - Ndlr), vous n’avez pas fini de me voir », sourit-il.
Etienne Chaize
> Projection du film à Tarare, au cinéma Jacques Perrin, vendredi 20 mars à 20 heures, en présence de Jean-Paul Jaud.
> Reprise à l’Espace Renoir à Roanne à partir du 8 avril.
> Critique du film à découvrir dans Le Pays Roannais début avril.
(*) ATTAC en Roannais, Collectif roannais Stop Tafta, Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), Terre solidaire, Comité relais France libertés, Entrepote, Espoir santé harmonie, Fleure Loire fertile, Lay t'Motiv, Loire en transision, Noetika, Polyculture et Vivre Bio en Roannais.